
MAIS OÙ EST LE BIEN COMMUN?
La fonte des glaciers a marqué le passage de l’époque géologique Pléistocène à l’Holocène. Les biomes se déplacent vers le Nord et les océans remontent de 120 mètres. Bien qu’il y ait des pratiques agricoles plus ancienne, l’émergence importante de l’agriculture se fait à la même époque. Et les actions des humains commencent à peser de plus en plus lourd dans le fonctionnement des écosystèmes planétaires. À tel point que des scientifiques parlent maintenant de l’ère géologique Anthropocène. ‘Anthropos’ pour humain.
Certains situent son démarrage à l’époque de la Renaissance et de l’exploration du monde à partir de la péninsule ibérique, au début de l’ère industrielle, à la création de la bombe atomique.
Il y a de nombreux débats mais on reconnaît de plus en plus que le comportement des humains est ce qui influence le plus l’évolution de la planète; plus que les autres êtres vivants et que les forces inhérentes à la nature. Avec des effets de plus en plus néfastes. Plusieurs avertissements ont été lancés, dont Les limites de la croissance du Club de Rome en 1972.
Un exemple? Les océans et les sols sont remplis de plastiques, les poissons, les vers de terre et les plantes contiennent du plastique, vous mangez votre salade, et vos artères et votre cerveau se remplissent de plastiques. On essaie de remédier à ce problème avec un Traité contre la pollution par les plastiques. Les conférences sont noyautées par des centaines de lobbyistes de l’industrie qui font tout pour faire échouer les efforts de solution. Pourquoi? L’appât du gain. Pendant ce temps les ultra-riches ont encore vu leur avoir propre augmenter de 20% récemment et continuent à lutter contre les impôts. Et la production de plastique continue à presque doubler tous les dix ans. Et la concentration dans le cerveau progresse au même rythme. (Amato-Lourenço 2024) Où est le bien commun qui devrait être notre valeur dominante?
Et les vers de terre? Avec la colonisation par les Européens, environ 120 espèces dites pérégrines ont colonisé les zones agricoles partout dans le monde, au point de se retrouver dans des endroits comme les forêts du Québec où elles ne sont pas les bienvenues. Et ailleurs, de se mêler aux milliers d’espèces indigènes, et parfois de les déplacer.

Mais paradoxe, les agroécosystèmes sont des créations humaines, essentiels pour nourrir les humains et les animaux domestiques, et ces vers de terre y jouent un rôle essentiel et incontournable. On doit donc s’y intéresser, les étudier et trouver des moyens de favoriser leur action et leur reproduction. Avec l’Anthropocène on ne peut plus abandonner la nature à elle-même. Il faut agir pour la protéger et la gérer. Et oui ils mangent du plastique.
Photo : un échantillon de vers de terre qui attend d’être identifié.
Denis La France, Enseignant et expert en agriculture biologique
CETAB+, Cégep de Victoriaville
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