
L’hémisphère Nord a connu une période glaciaire qu’on appelle chez nous la glaciation du Wisconsin. On estime qu’elle a duré d’il y a environ 80 à 100,000 ans à il y a environ 10,000 ans. Adaptés aux milieux terrestres il y a des millions d’années, les vers de terre ont alors disparu, sauf dans une zone en Alaska et au Yukon ainsi qu’une mince zone entre le massif Laurentidien et celui de la Cordillère. Voir images.

Au Québec le retrait des glaciers a été suivi de la mer de Champlain et du golfe de Laflamme il y a environ 10,000 ans. Cette période a eu une forte influence sur la constitution des sols des Basses-terres. Voir image.

Avec la disparition du poids des glaciers le niveau des terres est remonté et il y a environ 8000 ans on a vu apparaître les berges actuelles du fleuve St-Laurent.
Les premiers écosystèmes ressemblaient a de la toundra puis sont apparus la taïga et les écosystèmes boréaux au Nord; et au Sud les forêts mixtes tempérées et les forêts maritimes. (Il y a plus d’une façon de nommer nos écorégions.)
Les vers de terre avaient complètement disparu. Au Sud des zones glaciaires il y avait de nombreuses espèces indigènes de vers.

Sur les 21 espèces connues de vers de terre au Québec, 19 sont arrivées du Nord de l’Europe avec la colonisation. Il y avait peu de territoires agricoles avant l’arrivée des colons et malgré les échanges avec des peuples plus au sud, les vers de terre (qui se déplacent de quelques mètres par année) n’étaient pas arrivés ici, (sauf peut-être Sparganophilus tamesis – v. publication 10 mai-qui était possiblement arrivé par l’eau du fleuve.) J’ai vu une étude qui recensait les 16 espèces les plus communes au Royaume Uni; ce sont les mêmes 16 espèces les plus répandues trouvées par John Reynolds au Québec.
Avec le remplacement des écosystèmes existants par des agroécosystèmes artificiels, où ils jouent un rôle essentiel, les vers se sont fortement répandus.
Mais dans les forêts ils sont indésirables, notamment parce qu’ils accélèrent la décomposition de la litière et facilitent l’arrivée des végétaux invasifs. On doit éviter de les y introduire.
Denis La France, Enseignant et expert en agriculture biologique
CETAB+, Cégep de Victoriaville
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