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10 mythes toxiques sur le vélo

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Par Geoffroy Ménard, 22 avril 2016
Section
Société et nature

En cette journée sans voiture, on a trop tendance à considérer une seule alternative à l’auto-solo: le transport en commun. Le vélo ne semble toujours pas considéré comme une priorité pour le transport durable, une aberration considérant le potentiel qu’une adoption massive de ce moyen de transport pourrait apporter. Au Québec, une proportion très importante du navettage, même en région, s’effectue pour des distances qui se prêtent bien au déplacement à vélo, soit moins de 10 km. Selon l’enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistiques Canada  (99-012-X2011064), 59% de la population de l’ensemble du Québec a une distance de navettage (domicile-travail) inférieure à 10km, et 36%, moins de 5 km. Pourtant, la majorité des personnes qui pourraient remplacer bon nombre de leur déplacements à vélo le boudent, souvent pour des prétextes mal fondés. Analysons-les.

Mythe #10 : Le vélo c’est difficile / pour les sportifs  

Le pédalage sollicite les muscles des jambes qui normalement sont habitués à être utilisés quotidiennement, et il peut être exécuté à n’importe quel niveau d’effort. Pour une personne qui a un bon vélo et qui n’a pas de problème de santé, il est plutôt facile de maintenir, avec un effort très minimal, une vitesse de 20 km/h – tout à fait convenable si son trajet est de moins de 10 km. Une personne moyennement en forme pourra, avec un effort soutenu, maintenir 30 km/h, s’approchant de la vitesse maximale permise en ville de 50 km/h.

Certes, dépendamment de la topographie, de la distance à parcourir, de la température, de son niveau de forme et de l’effort investi, il est possible d’arriver au travail en sueur après son navettage du matin. Toutefois, l’impact est facilement mitigeable en ménageant ses efforts, en portant un t-shirt de coton qu’on remplacera à son arrivée, et en faisant usage d’antisudorifique.

En fait, le vélo devrait être le moyen de transport de prédilection des gens peu en forme, puisqu’il permettrait d’améliorer leur état. Les études en santé publique sont nombreuses à faire état des avantages pour la santé d’utiliser un mode de transport actifs

Mythe #9 : Le vélo, c’est trop lent 

L’automobile a de particulier de prendre beaucoup de place et d’imposer énormément de temps d’arrêt pour les longues files d’attente aux feux rouges et autres arrêts. Petit et agile le vélo permet généralement de se rendre sans attente jusqu’à un arrêt et de redécoller rapidement. Un déplacement de 5 km en ville prend 10 à 15 minutes à vélo pas plus qu’en voiture et même plus rapide si le déplacement motorisé implique de taverser un stationnement à pied.

Mythe #8 : Le vélo c’est pour les pauvres 

Le vélo est beaucoup plus efficient que la voiture, il est plaisant à utiliser, il permet de faire de l’exercice pendant son déplacement, de prendre de l’air, de profiter du soleil et d’être en contact avec son entourage, d’éviter la congestion routière. Il est farfelu de penser que les gens mieux nantis doivent se priver des multiples bénéfices de ce moyen de transport.  La logique de préférer le vélo à des moyens de transports imposants et gaspilleurs demeure, peu importe son niveau de revenu.

Mythe #7 : Le vélo c’est pour les écolos / les idéalistes 

Le vélo est peut-être infiniment mieux que la voiture pour l’environnement, c’est loin d’être son seul avantage. Que ce soit pour la santé, pour le plaisir, pour le social ou pour l’économie, toutes les raisons sont bonnes pour choisir ce transport actif.

Loin d’être des idéologues dogmatiques, ceux qui se déplacent à vélo sont plutôt des pragmatiques qui choisissent leur mode de transport au cas par cas pour chaque déplacement, selon le contexte en évaluant les avantages et inconvénients de chacun. En fait, c’est de choisir systématiquement le même moyen de transport peu importe la distance, la météo et la quantité de choses à transporter qui est plutôt dogmatique, et ce ne sont pas les cyclistes qui font ça.

Mythe #6 : Le vélo c’est dangereux 

C’est une évidence qu’un véhicule de 10 kg est beaucoup moins compromettant pour la sécurité des autres usagers qu’un véhicule de 2000kg. Quant à la sécurité du cycliste lui-même, il faut comprendre que plusieurs facteurs jouent en sa faveur pour qu’il évite les accidents. Il peut généralement choisir des trajets peu achalandés par les mastodontes à quatre roues. L’usager sur une bicyclette dispose d’une bien meilleure vision et d’une bien meilleure audition de tout ce qui l’entoure. Le cerveau bien oxygéné, les sens du cycliste sont alertes et ses réflexes, bien aiguisés. Son véhicule est compact, agile et bien manoeuvrable. La pratique du vélo contribue également à développer une meilleure anticipation et une meilleure évaluation des distances. Si les accidents à vélo sont par ailleurs plutôt rares, on peut avoir l’impression de l’inverse en raison de la surexposition médiatique dont ils jouissent. Néanmoins, le partage sécuritaire de la route demeure un enjeu important et il est souhaitable d’en parler. Si tout le monde faisait sa part pour réduire ses déplacements en voiture solo, il y aurait beaucoup moins de voitures sur les routes, donc ce serait plus sécuritaire pour tous. 

Mythe #5 : Les cyclistes sont des délinquants 

Les cyclistes sont loin d’avoir le monopole de la délinquance mineure aux règles de la route. Les automobilistes qui sont habitués de fermer les yeux sur leurs propres comportements non-règlementaires et semblent chercher des reproches faciles à faire aux cyclistes. Il peut être vrai que les cyclistes font moins souvent l’arrêt “obligatoire” – une règle imposée par des législateurs automobilistes qui n’ont cure faciliter les déplacements à vélo – et omettent (comme beaucoup d’automobiliste) de signaler leurs intentions. Ces comportements sont cependant peu dangereux et s’expliquent pour des raisons logiques. Lâcher le guidon d’une main pour signaler peut être dangereux, privant le cycliste d’un frein et d’un support parfois indispensable pour traverser les mois de poule. Il n’est pas raisonnable non plus d’exiger que la personne qui se déplace avec sa propre énergie s’arrête à une intersection où il ne croise aucun autre véhicule. L’important est d’attendre son tour, s’il y a lieu, et de circuler de façon sécuritaire. Omettre son arrêt en traversant une intersection où on ne croise aucun autre usager de la route n’est guère plus répréhensible comme comportement que de rouler à 110km/h sur l’autoroute. La plupart des automobilistes méprisent quotidiennement plusieurs des articles du code de sécurité routière: respect de la ligne d’arrêt, signalisation de ses intentions, respect des passages piétonniers, respect des limites de vitesse, usage abusif du klaxon… Par ailleurs, en région les automobilistes sont confus aux intersections et restent figés à l’arrivée d’un vélo, refusant de s’engager dans l’intersection même quand c’est à leur tour, obligeant ainsi le cycliste à traverser l’intersection même si ce n’est pas à son tour.

Mythe #4 : Les cyclistes n’ont pas d’affaire sur les routes ou dans les rues 

Il y a deux sortes de voies publiques où les cyclistes n’ont pas le droit d’être: les autoroutes et les trottoirs. Dire que les cyclistes « ont juste à aller sur les pistes cyclable, pas dans MA rue » est aussi ridicule que si l’on disait aux automobilistes qu’ils ont juste à aller sur les autoroutes et à laisser les rues aux autres usagers. Les usagers à vélo ont autant le droit de circuler dans les voies que les usagers à bord des autres sortes de véhicules. Les droits de l’occupant d’un gros véhicules n’ont pas préséance sur les droits des occupants des autres usagers de la route.

Mythe #3 : Les cyclistes ne contribuent pas  

Le vélo est bien meilleur pour l’économie que la voiture. Un besoin est répondu en utilisant moins de ressources et en causant moins d’externalités négatives, et des revenus sont dégagés pour dépenser dans quelque chose qui a bien plus de chance de faire profiter l’économie locale que des voitures importées et de l’essence importée. On appelle ça le coût d’opportunité en économie.

La majorité du financement de l’infrastructure routière provient des impôts et taxes, que les cyclistes paient comme les autres. Les sacro-saints droits d’immatriculation, si chers aux automobilistes frustrés anti-vélo, couvrent les frais de la SAAQ  et les indemnisations versées aux victimes de l’automobile sur les routes. Par ailleurs, bon nombre de personnes se déplaçant régulièrement à vélo possèdent également une voiture immatriculée. Les taxes sur l’essence constituent seulement une part dérisoire des dépenses publiques en aménagement et entretien des routes, et ne suffisent même pas à compenser ses externalités négatives, soient les ravages environnementaux, sociaux et de santé publiques causés par la dépendance à l’automobile. 

Mythe #2 : Le vélo c’est juste pour les grandes villes 

« En région, on n’a pas le choix de se déplacer en voiture » est la mauvaise excuse la plus dommageable pour la mobilité active dans les communautés rurales. La localisation régionale n’a rien à voir avec la possibilité ou non d’utiliser un vélo plutôt que l’automobile, le facteur déterminant cela est la distance à parcourir. Les statistiques évoquées en introduction portent sur l’ensemble de la population du Québec : la majorité de la population parcourt une distance de navattage inférieure à 10km, et plus du tiers,moins de 5km – une distance parfaitement pratiquable à vélo.

Mythe #1 : Le vélo ne peut pas faire de différence 

C’est assez incroyable qu’en cette époque où on se casse la tête pour trouver des solutions aux changements climatiques, où les citadins virent fou à cause de la congestion routière et où la sédentarité est une catastrophe de santé publique, on rêve du véhicule sans pétrole alors qu’il y en a un sous notre nez depuis plus d’un siècle. Le navettage à vélo est une solution incroyablement simple, peu coûteuse et à portée de main qui pourrait apporter de grands soulagements à de grands maux. Même après élimination des exceptions (longues distances, parcours VRAIMENT impratiquables, problèmes de santé, etc), une proportion considérable des déplacements actuellement faits en automobile pourraient, très avantageusement, être faits à vélo, avec d’énormes bénéfices: activité physique gratuite, environnement plus sain, voie publique plus sécuritaire, meilleure proximité entre les usagers de la route, et davantage d’argent circulant dans l’économie locale. Ce qu’il semble manquer, c’est l’ouverture d’esprit, la discipline personnelle et l’envie de faire sa part.

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