La semaine dernière, j’ai dénombré le nombre de présences de chaque espèce dans les 38 échantillons. On a vu que les endogés dominaient le nombre de présences dans les échantillons : 65. Ce qui est normal en agriculture. Un peu plus surprenant, les épi-endogés étaient en 2ᵉ position de fréquence; on recensait leur présence 26 fois dans les 38 échantillons sur 25 sites. Lumbricus rubellus (22 échantillons sur 26) est probablement plus tolérant au travail de sol que les épigés véritables ; ou c’est dû au fait qu’il y ait plusieurs champs non perturbés sur les fermes laitières participantes. Les épigés véritables sont rares, ce qui est normal en agriculture : 4 échantillons dont 2 composts.

Et enfin Lumbricus terrestris, les grands lombrics, anéciques ou épi-anéciques selon les chercheurs : échantillonnés 17 fois. Cependant, comme ils sont surtout en surface la nuit, ils sont parfois plus difficiles à trouver. Mais comme ils amassent des résidus de plantes, additionnés de déjections, et même de petits cailloux, pour former un monticule couvrant l’ouverture de leur galerie, les agriculteurs présents à la réunion de mardi qui n’en avaient pas dans leurs échantillons disaient tous avoir observé leurs « cabanes » et être convaincus de leur présence sur leur ferme. A. longa, l’autre anécique n’a pas été trouvé.

Qu’en est-il du nombre de spécimens par catégorie? 1082 endogés; 314 épi-endogés; 110 anéciques; 53 épigés presque tous dans deux composts.

Qu’en est-il du nombre de spécimens par espèce?

  1. Aporrectodea tuberculata (syn. A calignosa- complexe)- endogé- 632
  2. Lumbricus rubellus épi-endogé -308
  3. A. turgida (syn. A.cal.) – endo.207
  4. L. terrestris – épi-anécique ou anécique- 110
  5. A rosea- endo. 108
  6. A. trapezoides (syn. A. cal) – endo. – 108
  7. Eisenia fetida (épigé) -44
  8. Allolobophora chlorotica (endo.) – 16
  9. Octolasion tyrtaeum – endo.13
  10. Dendrobaena octaedra (épi.) – 9
  11. L. castaneus (épi-endo.) – 3
  12. Dendrodrilus rubidus (épi-endo.) – 3

Les 3 espèces du complexe A. caliginosadominent comme dans l’agriculture européenne. 945 sur 1561. Plus de 60%. Et 70 % d’endogés au total.

À noter que 22 des 25 sites sont situés en Estrie. Sur les 3 autres dans Lanaudière, la Montérégie et mon jardin au Centre du Québec on trouve les mêmes espèces qu’en Estrie. Sauf pour E. andrei et E. hortensis abondants dans mon compost mais dont je n’ai pas les décomptes.

On poursuivra la discussion la semaine prochaine en parlant des assemblages d’espèces trouvées sur les fermes.

Merci à John Reynolds qui a fait l’identification.

Merci à Hélène Beaumont qui a fait un gros travail dans ce projet de science citoyenne, avec l’aide de ses élèves.

Denis La France

Enseignant et expert en agriculture biologique

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