Dans un livre sur les 100 organismes ayant le plus influencé l’évolution, What on Earth Evolved, le journaliste scientifique Christopher Lloyd classe les vers de terre au premier rang.
On estime qu’ils comprennent environ 7000 espèces. Ils se déplacent lentement et sont souvent répandus par les humains.
Après la fin de la glaciation du Wisconsin il y a environ 10 ou 11 000 ans, il n’y avait pas de vers de terre dans les écosystèmes qui se sont installés graduellement sur le territoire du Québec. Ils sont probablement arrivés avec les colons français avec des plantes en pots et le ballast des bateaux. La plupart de 21 espèces identifiées au Québec font partie d’environ 120 espèces dites pérégrines, c'est-à-dire qu’elles ont accompagné les colonisateurs européens partout dans le monde. Très adaptables, elles ont souvent déplacé des espèces endémiques.
Dans les écosystèmes forestiers québécois les vers de terre sont considérés comme perturbateurs et indésirables. Mais, paradoxalement, dans les agroécosystèmes agricoles totalement artificialisés créés par les humains, les vers de terre sont considérés comme désirables et essentiels à leur bon fonctionnement.
La présente section intégrera des articles publiés depuis l’hiver 2023 sur le groupe Facebook Vers de terre Québec.
Ce groupe a été créé pour diffuser des informations scientifiques et des observations sur ces animaux dits synanthropiques, c'est à dire que leur développement est souvent favorisé par les actions des humains, bien qu'ils ne soient pas contrôlés par ceux-ci.
Les informations sont vulgarisées et vous êtes encouragé à lire les publications scientifiques citées si vous voulez aller plus loin.
De plus, avec Hélène Beaumont, on mène une campagne de science citoyenne visant à identifier les espèces présentes sur les fermes afin de mieux comprendre leur complémentarité et leurs comportements.
SUGGESTION : Lisez-les dans l'ordre, à partir des plus anciens, car il y a souvent des références à de précédentes publications.
Denis La France
Expert et enseignant en agriculture biologique
Réf : C. Lloyd, 2009, What on Earth Evolved. Bloomsbury, London
La semaine dernière, j'ai dénombré le nombre de présences de chaque espèce dans les 38 échantillons. On a vu que les endogés dominaient le nombre de présences dans les échantillons : 65. Ce qui est normal en agriculture. Un peu plus surprenant, les épi-endogés étaient en 2ᵉ position de fréquence; on recensait leur présence 26 fois dans les 38 échantillons sur 25 sites.