On sait que L. terrestris, le grand lombric, a des galeries permanentes qu’il entretient parfois pendant des années. On sait que le labour réduit ses populations et que le non-travail lui est favorable. Mais entre non-travail et labour systématique, il y a une large gamme de façons de travailler les sols. Parfois, la compaction est extrême, et décompacter peut aider les vers de terre à proliférer. Malgré un travail profond à 25 cm, il peut être possible de favoriser une excellente population de grands lombrics.
Un projet de recherche collaboratif et des résultats prometteurs
J’ai réalisé un projet de recherches avec Maryse Leblanc de l’IRDA et plusieurs collaborateurs sur le site de la Plateforme d’innovation en agriculture biologique de St-Bruno. Nous avons comparé sur 5 ans, sur deux sols, deux méthodes de travail de sol pour les légumes : un itinéraire classique avec labour et rotobutteuse; et une succession de buteuse à disques, de cultibutte (petit chisel passé à 25 cm de profondeur) et de vibroplancheuse, en planches permanentes, toujours au même endroit sans travailler les allées. Les sols étaient très compactés au début du projet. En 2014, été très sec, nous avons dénombré les vers de terre.
CONCLUSION : ON PEUT TRAVAILLER LES SOLS ET FAVORISER LES ANÉCIQUES
Résultats : Aucun ver épigé n’a été dénombré, ce qui n’est pas étonnant puisque le sol n’avait pas de litière à la surface. Plusieurs vers n’ont pu être identifiés, car ils étaient trop petits et ont été catégorisés comme inconnus. Au site St-Urbain, il y avait significativement plus d’anéciques (malgré l’incorporation de la litière, du fumier, et le sarclage) et d’endogés (3 x plus) dans les planches permanentes que dans l’itinéraire classique. Ils représentaient respectivement 77 % et 22 % de la biomasse lombricienne dans les planches permanentes.
Les vers de terre étaient beaucoup moins abondants dans le sol de la série Du Jour, et majoritairement composés d’anéciques adultes. Bien que les différences ne fussent pas statistiquement significatives, il y avait 50 % plus d’anéciques dans les planches permanentes que dans l’itinéraire classique. Une biomasse totale de vers de 1,9 t/ha est excellente en sol cultivé.
Références :
Maryse Leblanc, Maxime Lefebvre, Denis La France, Anne Weill, Luc Belzile, Hélène Grondine, Laurence Jochems-Tanguay et Serge Préfontaine, 2015, Productions maraichères biologiques en planches permanentes, Rapport, projet 11-INNO1-12. Disponible sur Research Gate : Denis La France, Maryse Leblanc, Maxime Lefebvre, Germain Moreau, Anne Weill, Serge Préfontaine, Luc Belzile, Yvon Houle, 2017, Improving soil structure by using minimum-till permanent raisedbeds for vegetable, OWC, ISOFAR, New Delhi.
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