
Date de publication originale : 23 septembre 2023
Cet article fait suite à l'article "Vos vers font-ils ce dont votre sol a besoin ?"
Certaines personnes hésitent à payer pour faire identifier les vers qui se trouvent chez eux, de peur d’avoir beaucoup d’espèces qui font monter la facture. D’autres personnes se questionnent sur l’utilité de connaître les espèces présentes sur la ferme.
Le portrait d’une communauté de vers sur une ferme peut varier à l’échelle de quelques mètres à l’horizontal et varie aussi à la verticale. Chaque espèce a des éléments de comportement qui lui sont propres et donc les effets sur le sol, qu’on appelle des fonctions, varient d’une espèce à l’autre. Identifier les espèces présentes offre des informations qui permettent de chercher à répondre à la question : Est-ce que l’assemblage d’espèces (la communauté en termes d’écologie) est équilibré chez moi?
Par exemple :
Si vous vous sentez prêt à faire l’identification vous-même, le 30 avril Mylaine Massicotte nous a donné le lien du site Nature Watch (ici) qui a lancé une campagne d’identification il y a environ une dizaine d’années.
Sur ce site, on classe les vers en 3 sections :
Les avantages de faire un envoi à Monsieur Reynolds sont, entre autres, qu’il peut identifier les juvéniles et les jeunes adultes. Il a 60 ans d'expérience et ne fait pas d'erreurs. Et c’est vite fait comparé à identifier des vers soi-même.
En Angleterre, de nombreux groupes régionaux organisent des journées d’identification au nom de la science citoyenne ou participative. L’idée est que le travail bénévole, ou si vous les envoyez au laboratoire la dépense des entreprises, produisent des données qui puissent être utiles pour faire progresser nos connaissances. Les sciences naturelles sont un secteur où les citoyens ont potentiellement un impact important. Avec la crise de la sixième extinction que nous vivons, un tel engagement peut sembler une goutte dans l’océan, mais devant l’indifférence générale, je pense que tous les efforts des personnes de bonne volonté comptent. (Et impliquer vos enfants ou petits-enfants peut leur ouvrir les yeux.)
Si les espèces identifiées semblent présenter une communauté déséquilibrée, on peut poser la question : Mes pratiques nuisent-elles à des espèces qui devraient être présentes dans ma ferme (ou mon jardin)? Si oui, quelles seraient les améliorations à implanter?
Et une seconde question : Serait-il intéressant d’apporter des vers d’ailleurs pour les installer chez moi?
Il est certain qu’une étape ultérieure serait de trouver où sont les vers sur ma ferme et en quelle quantité. Mais commençons par trouver qui est présent.
Rappelons qu’Hélène Beaumont prépare un formulaire en ligne où vous pourrez partager vos informations afin qu’on puisse en discuter à l’hiver.
Octobre est un des meilleurs temps pour faire une collecte de vers chez nous.
J’ai entrepris des discussions avec des collègues du CETAB+ qui seraient intéressés à faire des recherches appliquées sur les vers de terre sur nos fermes. Parmi les exemples des rares recherches chez nous sur le sujet, il y a les travaux de Joann Whalen et de ses étudiants de l’Université McGill et ceux de Jean-David Moore en écologie forestière. Une équipe de chercheurs d’Agriculture Canada à St-Jean sur Richelieu étudie les vers dans le contexte des aménagements de biodiversité, comme les haies et bandes riveraines, publications à venir.
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