Les endogés ont une circulation plus horizontale que verticale.
Les anéciques peuvent pénétrer à plus de 2 m de profondeur et lorsqu'ils sont abondants et peu perturbés, l'eau a tendance à s'enfoncer profondément et rapidement, dans leurs galeries permanentes et durables, et à sortir plus vite par les drains. On sait que le labour systématique les perturbe et réduit leur population, mais un labour occasionnel (3-4 ans) comme pratiqué par plusieurs agriculteurs bio, leur permet de réinstaller leurs galeries jusqu'en surface. Les prairies en rotation avec les cultures les favorisent, tout comme le fumier et les résidus laissés en surface. Ils s'accouplent, et s'alimentent de préférence en surface, donc laissent pas mal d'ouvertures, souvent sous un amas, un monticule de résidus au dessus des galeries. Ils peuvent être un facteur de lessivage de nutriments dans certaines situations, par exemple lors d'apports de lisier ou comme en ce moment où on approche, par endroits, de 100 mm de pluie en 5 jours.
Les endogés pénètrent moins profondément même si dans des régions chaudes, on en trouve aussi en profondeur. Ils mangent beaucoup de terre et digèrent la matière organique liée au sol bien qu'ils consomment aussi les MO que l'on enfouit. Certains peuvent déposer des turricules (petites tours = un tas d'excréments) en surface, mais ils en laissent aussi un peu partout dans le sol, remplissant souvent leurs galeries, au moins partiellement, à mesure qu'ils avancent. Ils ont tendance à être plus abondants que les anéciques lorsqu'on travaille les sols.
Comme diverses espèces ont des contributions différentes à l'écosystème du sol, il est bon de savoir lesquelles on a chez soi pour assurer une complémentarité équilibrée des fonctions écologiques. C'est pour cette raison que je suggère que vous fassiez expertiser vos vers par John Reynolds. Quand on aura un peu de résultats, on pourra entamer une discussion sur le sujet.
Un samedi de pluie, une heure ou deux de cueillette devrait suffire...
L'illustration est tirée de la thèse de Jamal Hallam, 2018. Dans ses essais, il a démontré que Allolobophora chlorotica menait à un impact comparable sur la stabilité structurale du sol bien que Lumbricus terrestris concentre les particules stables plus en surface. Et que le comportement hydrique ressemble à ce qu'on voit sur l'image.
Hallam, J., 2018, Soil hydraulic function: Earthworm-plant root interactions, Thèse, Un. of York
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