Les sols trop humides ne peuvent être travaillés mécaniquement sans faire de dommages et causer de la compaction. J’insiste là-dessus depuis 50 ans.
Mais des sols bien structurés par de bonnes pratiques, une gestion des matières organiques bien pensée, une population et une diversité d’espèces élevées de vers de terre, peuvent être travaillés à la main, beaucoup plus humides. À condition de choisir des outils d’action douce comme ce que vous voyez sur la photo et de rester debout dans les allées permanentes entre les planches cultivées où la portance est bonne.
La fin de semaine passée, j'ai planté des pommes de terre après un travail minimal à la grelinette et à la fourche à bêcher, puis le passage d’un cultivateur appelé traditionnellement un « diable »au Québec. Et préparé un petit semis de carottes, échalotes, radis avec une fourche à bêcher, le « diable » et un bon râteau allemand.
L’abondance de vers me donne une structure très stable et je peux travailler dès qu’il y a une accalmie dans la pluie. Mon sol sablonneux amendé à la bentonite est loameux et peut recevoir un tel traitement. Un sable grossier est plus flexible aussi, quant à l’humidité, mais se tasse quand même sous l’effet des machineries. On sait qu’avec une bonne structure et des vers abondants, le drainage est meilleur, les sols vont se ressuyer et être prêts à travailler plus tôt.
Ce que je présente comporte des risques et il faut vraiment bien connaître son sol avant de prendre de tels risques.
Depuis quelques années, j'ai fait de nombreux essais de non-travail ou de travail minimum dans mon jardin-laboratoire. Pour les patates et les carottes, je suis revenu à un travail plus classique. Tomates, cucurbitacées, ail s’adaptent plutôt bien.
Denis La France
Enseignant et expert en agriculture biologique, CETAB+
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