Les vers de terre sont des prédateurs importants de graines de mauvaises herbes tombées au sol; avec les oiseaux, les rongeurs, les carabes, les grillons et de nombreux autres invertébrés et micro-organismes, ils consomment de 10 à 90 % des graines tombées au sol dans l’année (Davis 2011.)
Selon plusieurs études, couvrir le sol avec des engrais verts est la meilleure façon de protéger ces êtres vivants qui travaillent pour nous. (Le sujet est traité dans mon cours de Gestion des matières organiques qui débute le 22 janvier)
Le meilleur moyen d’améliorer un sol agricole est de cultiver pendant quelques années une prairie comprenant des espèces à enracinement profond comme de la fétuque élevée, de la luzerne, du trèfle rouge, de la chicorée fourragère et quelques autres espèces au choix. Si on cultive des légumes, on fauche le foin sur place.
Mais il est essentiel d’avoir en complément un assemblage équilibré des quelques espèces de vers de terre y compris un anécique comme Lumbricus terrestris ou Aporrectodea longa.
Dans l'amas de matières organiques créé à l'entrée du trou des grands lombrics on trouve souvent des déjections (voir photo) ce qui favorise une plus grande humidité et une vie plus abondante, même si dans la photo la surface est plutôt sèche. Souvent les juvéniles moins capables de creuser s'y installent pour une première partie de leur vie, protégés des ennemis. On y trouve aussi des vers d'autres espèces. Le milieu est riche en microbe mais aussi en micro et méso-faune.
Avec des débris très fins (engrais vert tardif de trèfle incarnat), les feuilles sont déjà consommées et il ne reste que des tiges fines. Il faut savoir que les lombrics s'installent à proximité les uns des autres pour pouvoir s'accoupler en gardant la queue dans la galerie (par sécurité), ce qui explique les petits monticules à l'entrée des galeries à environ 15 cm les uns des autres.