3è partie de l'analyse des résultats de notre campagne.
Les scientifiques débattent : Peut-on faire un lien entre la zone où s’active une espèce de ver (épigée en surface du sol, endogée dans le sol de surface, et anécique circulant entre la profondeur et la surface) et les fonctions que les vers jouent dans le sol d’un agroécosystème?
Des publications précédentes retraçables sur le blogue lesversetlaterre.bio ont traité de ces questions.
Le meilleur moyen d’améliorer un sol agricole est de cultiver pendant quelques années une prairie comprenant des espèces à enracinement profond comme de la fétuque élevée, de la luzerne, du trèfle rouge, de la chicorée fourragère et quelques autres espèces au choix. Si on cultive des légumes, on fauche le foin sur place.
Mais il est essentiel d’avoir en complément un assemblage équilibré des quelques espèces de vers de terre y compris un anécique comme Lumbricus terrestris ou Aporrectodea longa.
Darwin s’est intéressé au travail des vers de terre plus qu’aux espèces présentes sur son terrain d’étude : la « quantité de terre remontée de sous la surface, et par la suite étalée plus ou moins complètement par la pluie et le vent. » Il a pesé ces déjections et il a mesuré la vitesse à laquelle des pierres étaient enterrées.
J’ai tenté d’observer le comportement des vers de terre dans de petites quantités de terreau de feuilles et ça soulève des questions.
Après la glaciation du Wisconsin, il n’y avait plus de vers de terre au Québec. Ni la visite probable de Vikings, ni les échanges agricoles des Iroquoiens du St-Laurent ne semblent avoir introduit de vers chez nous. Selon toute probabilité, les vers sont arrivés principalement avec le ballast des bateaux des Français et les plants en pots.