Dans un livre sur les 100 organismes ayant le plus influencé l’évolution, What on Earth Evolved,le journaliste scientifique Christopher Lloyd classe les vers de terre au premier rang.
Durant la 3e semaine de mars, j’ai effectué une collecte de plus de 200 vers dans mon jardin, envoyée à Dr John W. Reynolds. En 2022 il avait identifié 10 espèces dans le sol de mon jardin, une diversité très élevée, mais pas anormale. Il m’a proposé de publier conjointement Nouvelles espèces de vers de terre au sud du Québec.
La neige a fondu en grande partie les 14-16 mars 2025. Les premiers vers pris dans ma main le 16 mars ne bougeaient pas. Puis après un peu de temps, en contact avec la chaleur, ils se sont mis à bouger.
Nous avons publié les résultats de notre campagne d’échantillonnage effectuée à 92% dans la zone des Appalaches en majorité sur des fermes laitières (18,25 janvier, 1 février.) Stéphanie Lavergne a réalisé une étude sur 11 fermes en grande culture biologique depuis plus de 10 ans, dans la Plaine du St-Laurent en Montérégie, ayant une rotation intensive de maïs-soya-céréales (sans fourrages vivaces.) Elle a réalisé des échantillons en fin de printemps 2109 et 2021. Cette étude scientifique est rigoureuse comparée à notre petit projet de science citoyenne.
Hsu et al ont proposé le graphique ci-joint illustrant les principales catégories écologiques de vers de terre. Au Maryland, ils ont étudié les espèces présentes dans des champs cultivés en maïs-soya-blé sans travail de sol, un site tout juste reboisé après 34 ans de monoculture de maïs, et des forêts de feuillus matures. Ils ont utilisé la présence naturelle d’isotopes 13C et 15N dans les sols pour catégoriser les aliments des vers, matières organiques (MO) diverses et sols. Ils peuvent ainsi situer les zones d’activité des espèces présentes.
Marcel Bouché a fait école en 1972 en classifiant les vers de terre en 3 principales catégories écologiques : anéciques, épigés et endogés, ainsi que les intermédiaires, épi-anéciques, épi-endogés et endo-anéciques. Plusieurs chercheurs remettent en cause l’utilité de cette classification quand on veut étudier les fonctions de ces organismes dans les sols. Des espèces de même catégorie ont des comportements différents et toutes se situent à un point ou un autre dans le triangle des 3 principales catégories.
3è partie de l'analyse des résultats de notre campagne.
Les scientifiques débattent : Peut-on faire un lien entre la zone où s’active une espèce de ver (épigée en surface du sol, endogée dans le sol de surface, et anécique circulant entre la profondeur et la surface) et les fonctions que les vers jouent dans le sol d’un agroécosystème?
Des publications précédentes retraçables sur le blogue lesversetlaterre.bio ont traité de ces questions.
La semaine dernière, j'ai dénombré le nombre de présences de chaque espèce dans les 38 échantillons. On a vu que les endogés dominaient le nombre de présences dans les échantillons : 65. Ce qui est normal en agriculture. Un peu plus surprenant, les épi-endogés étaient en 2ᵉ position de fréquence; on recensait leur présence 26 fois dans les 38 échantillons sur 25 sites.
On a lancé une campagne de collecte de vers de terre sur des fermes il y a plus d’un an. John Reynolds a identifié les espèces collectées.
35 résultats d’échantillonnage ont été déposés dans un document en ligne, en provenance de 13 fermes avec des prairies, 4 fermes de grande culture, 6 horticulteurs, une ferme-école et une station de recherche. Sauf 3, toutes en Estrie. 5 participants ont envoyé de multiples échantillons.